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flOÔ [l58û] JOURNAL
En ce mois, une grande querelle s'émut entre les dues de Montpensier (0 et de Nevers (*), à cause d'un rapport fait au duc de Nevers, que M. de Montpensier avoit dit à Monsieur qu'en 1575, lorsque Son Excellence alla à Dreux, le duc de Nevers.s'étoit vanté que, suivant l'exprès commandement de Sa Majesté, il l'eût ramené vif ou mort, si le doc de Montpensier l'eût voulu seconder. Desquelles paroles le duc de Nevers lui envoya un démenty par Launay, gentilhomme de sa suite.
Depuis le a juin jusqu'au 8 tombèrent malades à Paris dix mille personnes, d'une maladie ayant forme de rhume ou de catharre, qu'on appelle la coqueluche; méme Ie Roy, le duc de Mercoeur son beaufrère, le duc de Guise, d'O et autres en furent travaillés. Cette maladie prenoit par mal de tête, d'estomach, de reins, et courbature par tout le corps; et persécuta presque tout le royaume tant que l'année dura, et fut comme l'avantcoureuse de la peste, qui fut grande à Paris et ès environs tout cet an. Le meilleur remede pour cette maladie étoit de se tenir au lit, manger peu, et s'abstenir de vin, sans autre recette de médecine. On disoit qu'à Rome etoient mortes de cette maladie dix mil personnes en trois mois.
Le dimanche 12 juin, le duc de Nevers, averti quc le duc de Montpensier vouloit venir à Paris pour y démêler leur querelle, fit semblant d'aller aux bains à Plombiers, se retirant sagement, selon cette maxime: Virfiigiens denuo pugnabil.
(-) Montpensier : François de Bourbon , duc de Montpensier. On peut voir dans le* Mémoires du duc de Nevers ce qui donna lieu à lenr qoerelle. — (-) Nevers : Ludovic de Gonzague , doc de Nerew et de Rethelois
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